Dans le milieu associatif et citoyen, beaucoup de groupes doivent poser leur propre fonctionnement en tant qu’équipe. La constitution d’une charte peut aider à atteindre cet objectif.
Les critères et procédures que reprend la charte peuvent et doivent être mis à jour plus ou moins régulièrement pour s’assurer que celle-ci est toujours partagée et comprise par les anciens et nouveaux membres. Sans s’assurer de cela, on risque de se retrouver simplement avec un texte plus ou moins utilisé par le groupe.
Le but de cette fiche est de faire une liste de ce qui peut se retrouver dans une charte pour avoir une définition clair de qui fait partie du groupe, ou non, l’inclusion de nouveau membres, les sorties possibles des membres du groupes, l’exclusion de certains membres.
La raison d’être :
La raison d’être du groupe peut être définie soit par le groupe lui-même, soit lui est donné par le cercle qui l’a créé. Voici un exemple de raison d’être (celle du réseau de transition Wallonie Bruxelles) : « Inspirer et soutenir les initiatives de transition »
Définir ensemble votre vision de groupe :
En outre de simple discussion pour déterminer cela, vous pouvez utiliser l’outil du Mandala holistique (disponible sur internet). D’autres exercices de visualisation peuvent aider, et ensuite préciser la vision par des propositions des membres. Nous vous suggérons, une fois qu’une proposition de vision fait sens pour beaucoup de participants, on peut proposer au groupe soit une gestion par consentement, soit une décision en démocratie profonde.
Une fois votre vision définie et co-construite par tous les membres du groupe, elle peut prendre place dans la charte.
Dans votre vision de groupe, il est conseillé également de vous mettre d’accord sur les principes, les idées, et les valeurs du groupe en présence, les outils de création de vision peuvent vous aider dans cette tâche.
Le cadre :
Il est important que votre charte définisse plusieurs éléments de cadre :
- Les moments de réunions du groupe (ce qui n’empêche pas que des membres du groupe de se réunir à d’autres moments). Et la fréquence des réunions. Et l’endroit de ces réunions du groupe.
- L’activité que fera le groupe pour ces réunions.
- Si la présence est obligatoire ou non pour les membres à chaque réunion.
Les rôles et responsabilité :
Il est aussi important de définir les rôles dans le groupe. Un rôle ne doit pas être forcément assumer par une seule personne (du moins dans les grands groupe), sinon il risque d’y avoir une cristallisation des rôles qui peut scléroser le groupe. Il doit être précisé dans la charte par qui les rôles sont portés et si ceux-ci sont tournant ou non.
Dans les groupes de transition, il y a en général 4 rôles lors des réunions :
1) Le facilitateur qui est gardien des processus dans la réunion
2) Le secrétaire qui prend note des propos et des décisions qui sont prises par le groupe, qui organise les réunions. 3) Le gardien du temps qui garde un œil sur l’horloge pendant les réunions.
4) Le gardien du cœur qui doit être attentif aux tensions de chacun ou entre plusieurs personnes
Le cercle peut également se doter d’autres rôles nécessaires à la réalisation de ses activités, comme par exemple :
1) Le président
2) Le trésorier
3) L’intendant (ou responsable matériel)
4) Quelqu’un en charge de trouver le prochain local de réunion.
Les critères et procédures d’inclusion, de sortie et d’exclusion des membres du groupe :
Il est primordial d’établir des critères et procédures pour votre groupe en fonction de son cadre et par rapport à votre ressenti de la situation (il n’y a pas de recettes directement prête à l’emploi pour votre groupe, c’est à vous de trouver les critères et procédures qui vous convienne).
Etablir des critères et procédures vous permettra d’établir des frontières claires entre les membres et les non-membres du groupe. Cela vous permettra aussi d’éviter des exclusions et des sorties non gérées par le groupe. De plus, cela vous permettra aussi de favoriser une meilleure organisation au sein du groupe et un vécu commun entre les membres du groupe.
Pour vous faire une idée des critères et procédures vous pouvez utiliser aller dans le site ww.multibao.org à la page inclusion sortie exclusion
La prise de décision :
Afin de prendre des décisions qui rendent comptent de l’avis du plus grand nombre, un cercle peut définir sa manière de prendre des décisions. Souvent dans le monde du travail, la manière de prendre des décisions est déjà définie à l’avance (par exemple : le supérieur hiérarchique décide). Au sein des mouvements citoyens, en général, c’est le cercle qui définira lui-même sa manière de prendre des décisions.
Celle-ci peut se faire de plusieurs manières :
Un ou plusieurs participants amène une proposition au groupe.
Ensuite le groupe peut décider de procéder à un vote (à main levé, en tour de parole, ou écrit avec ou sans anonymat),ou en gestion par consentement (avec zéro ou une objection). Il y a encore d’autre méthode de prise de décisions qui ne sont pas reprise dans cette fiche.
La gestion de la parole :
La parole dans un groupe est à la fois une ressource commune, mais aussi un lieu de pouvoir. Afin d’obtenir des échanges productifs et harmonieux entre les membres du cercle, nous vous conseillons de mettre en place des pratiques de gestions de parole.
Le cadre de sécurité :
Il est important que des règles de sécurité soient explicitées dans la charte afin de ne pas laisser la porte ouverte à des évènements néfastes pour le groupe et ses membres.
Celles-ci peuvent viser à garantir la sécurité à un niveau technique. Par exemple, dans un club de tir à l’arc, lors des exercices de tir, tous les pratiquants doivent arrêter le tir et aller rechercher leurs flèches quand le membre le plus gradé du groupe crie le mot « Flèche ».
A un autre niveau (par exemple dans des groupes de transitions intérieures et de développement personnel), il peut y avoir des règles comme :
1) Confidentialité : Ce qui est dit partagé dans le cercle par d’autres membres que moi reste dans le cercle ; Attention, même sans nommer les personnes, on peut facilement les reconnaître. On peut toujours partager son expérience, son vécu, les pratiques, etc.
2) Souveraineté : Je choisis toujours ce qui est bon pour moi. Si je ne souhaite pas répondre à l’invitation d’un exercice ou d’une pratique, je teste ma zone de confort. Je ne suis pas à l’aise mais je peux le dépasser, je tente l’expérience. Je ne me sens pas à l’aise et je ne le sens pas, je ne le fais pas. Si je décline l’invitation, je tente de rester avec le groupe, en soutien. Si malaise, je quitte le lieu en prévenant le facilitateur.
3) Temps : On démarre et termine à l’heure. En cas de dépassement probable de l’heure de fin, le facilitateur demande l’autorisation à chaque membre présent
La communication et les ressources partagées :
Le groupe précise via quel support il communique ; par mail, sur les réseaux sociaux, via un serveur pour stockage des infos et des données personnelles. Et comment il utilise ces supports, par exemple, au niveau de la gestion de mail, le groupe peut se dire qu’il n’utilise pas de mail groupé tout le temps et qu’il cible uniquement les personnes concernés dans un message.
Le groupe peut également avoir diverses ressources à sa disposition. Ces ressources, qu’elles soient financières, foncières, sociales, ou encore spirituelles peuvent être indiqués dans la charte du groupe.